Procrastination, effort et douceur avec soi-même

Une prise de conscience, un vécu touchant, bousculant, questionnant, enrichissant... C'est par ici !
LeDahu
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Enregistré le : dim. 10 mai 2015 21:44
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Bonjour à tous,

Tout d’abord, merci petit scarabée pour ton partage qui me touche.

Et juste pour rebondir sur une chose :
petit scarabée a écrit :
LeDahu a écrit : il y a vraiment énormément de frustration qui commence à s’accumuler. C’est pratique, cela devient un carburant complémentaire à la volonté qui commençait à s’épuiser
Dans mon expérience du moment, j’ai remplacé la volonté par la confiance et un certain courage, je trouve que pour moi, ça marche mieux (après, forcément, il y a des moments où la frustration et les attentes reviennent, c’est un truc en cours…)
Pour ma part, la confiance et le courage sont là et bien présents chez moi, mais pour moi, ce sont des énergies sur lesquelles j’avais du mal à m’alimenter. Et cette frustration, ce ras le bol est ce qui m’a permis d’atteindre un lâcher prise total.

Car hier soir , j’ai eu la grande "révélation" après un massage/discussion reçu par une amie et durant une discussion avec une autre amie (comme quoi, la bière, comme moyen de coévolution, c’est pas mal  ;) )
Pendant cette journée, j’ai mis en conscience mon orgueil qui voulait que je me fasse désirer et qui alimentait donc mes résistances
Et j’ai fini par accepter mon frein principal, ma peur de ne pas pouvoir me relever (entre autres choses, après avoir exprimé mes désirs profonds et accueilli une énergie qui est apparue après avoir lâché cette peur).
Je me suis donc mis à pleurer de joie en plein milieu du bar, parcouru par la joie toute simple d’être Moi, l’acceptation totale de mon passé et un amour totale de moi.

Donc, je peux le dire sincèrement : Je m’aime totalement tel que je suis, et je suis reconnaissant pour mon passé et le chemin parcouru qui m’a permis d’en arriver là.
C’est difficile à mettre en mots, mais je me suis d’une certaine manière totalement reconnecté à ce que Je suis. Et d’une certaine manière, à ce que je pourrais appeler mon âme, le Moi avec un grand M.
C’était le pied total, je m’en foutais de pleurer en plein milieu du bar, d’avoir du mal à marcher, un énorme moment de bonheur, totalement dans mon cœur et dans l’instant présent, même si j’étais une véritable fontaine de pleurs de joie.

Je sentais bien que cette baisse de moral de mardi n’était pas comme d’habitude, que c’était un préalable à un joli cadeau, mais à ce point-là, je ne m’y attendais pas.

Et ce matin, je sens que le hamster est lui aussi en train de se transmuter, le corps est douloureux, des émotions et des peurs remontent, mais tout cela avec une acceptation totale de ma part, et beaucoup de joie dans le processus.
Et quand je sens que le hamster essaie de reprendre le pouvoir, je me reconnecte à mon ressenti d’hier, qui immédiatement me reconnecte à cette joie et cet amour profond.
Je me retrouve avec un sentiment que j’avais déjà touché, la joie d’être triste, car derrière cela se cache une réelle transformation et acceptation totale de ce que je suis.

Je commence donc un autre chemin, pas moins intéressant, mais que je sens différent,ayant maintenant touché cette Joie inconditionnelle.

Merci à vous qui m’avez lu et/ou qui avez répondu, car cela m’a aussi fortement aidé à totalement accepté ce qui se passait.
Je vous aime et vous embrasse.
Profiter de la vie en suivant ses envies.
LeDahu
Coévoluant
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10 jours après cette expérience particulière.
J’ai de plus le lendemain marché de nuit en raison de la crue de la Seine, des grèves SNCF et de mauvaise indications d’itinéraires, ce qui m'a fait ressentir et vivre une autre façon de me comporter face aux "difficultés".
À plus de 10 kilomètres de chez moi, sans certitude d’arriver à prendre un bus, je savourais toutefois pleinement ce moment de marche dans cette douce nuit calme au milieu d’une ville inconnue, silencieuse, hors du temps et partiellement inondée..Et ce plaisir de vivre « cette aventure » m’a étonné. J’étais d’un calme olympien, ne sachant ni comment j’allais rentrer, ni quand j’allais arriver chez moi, mais avec la certitude que j’y arriverai.Et de toute façon, rationnellement, il n'y avait aucun danger, aucune raison de rejeter ce présent qui était là, aucun risque pour ma sécurité, et ce n'étais pas la première fois que je marchais à pied de nuit. Ce n'est pas la non-connaissance du chemin ou la distance qui changeait mes capacités à m'adapter, m'orienter et marcher.En résumé, pourquoi s'inquiéter? Il suffit de marcher.
Et le fait que je sentais au fond de moi que j’avais fait les bons choix et que j’étais là où je devais être amplifiait cette joie d’être là.Pas de culpabilité de ne pas avoir pris un autre itinéraire ou d’avoir fait confiance aux annonces SNCF, aucune colère, aucune peur, juste le plaisir de la découverte

Je me suis alors rendu compte que ce que je vivais là, je pouvais l’appliquer à la vie plus largement. En effet, juste avancer, avec la confiance d’arriver à destination tout en s’assurant ponctuellement d’aller dans la bonne direction.Et tout cela en savourant l’inconnu, le paysage, les rencontres et le moment.Et l’aide arrivera à temps quand j’en aurais besoin (ce soir-là, un bus qui passait plus tôt que les horaires prévus).

Donc , depuis, je me laisse porter par la vie et par mes envies (ou tout au moins j’essaie), en limitant et acceptant tant que possible mon sentiment de culpabilité de ne pas aller assez vite et mon envie de forcer.Car maintenant, je suis plus sensible et conscient de mes envies ce qui fait énormément de bien.Car faire les choses parce que je sens que c’est juste et non par envie, c’est un bon moyen pour court-circuiter le mental, mais cela entretient les « il faut », « je dois » et cette culpabilité. Alors qu’avec l’envie comme moteur, la culpabilité est moins présente.

Certes, je garde un œil ouvert pour voir si une partie de moi n’essaie pas de m’endormir dans un petit confort par peur d’évoluer et de changer. Mais tout en acceptant cette part de moi qui a besoin de sécurité et en essayant de l’écouter et de la rassurer. Mais ce n’est pas encore simple, car je me reproche encore beaucoup de ne pas avoir assez d’énergies pour avancer, de ne pas faire de mon mieux, d’être “fainéant”, de ne pas assez progresser sur mon projet professionnel……Ce qui n’est pas totalement vrai, je le sais. Mais j’en suis là et je l’accepte. Y a pas dire, si j’en ai envie, 5 minutes de « j’accepte » tous les matins me feraient le plus grand bien. Et si je ne le fais pas, ce n’est pas grave non plus.

Arrêter de me juger sur ce que je ne fais pas plutôt que sur ce que fais n’est pas si simple.
Mais Je vais à mon rythme, je ne suis pas parfait et c’est parfait ainsi. :D
Modifié en dernier par LeDahu le mar. 14 juin 2016 11:06, modifié 1 fois.
Profiter de la vie en suivant ses envies.
sofie
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Coucou !
Tes qualités de narrateur m'ont plongé dans cette ambiance, et je t'ai suivi.
Sur un autre plan je vois aussi très bien ce que tu décris, cette sensation que l'extérieur complètement chaotique pourrait t'embarquer mais en fait, non tout est serein à l'intérieur.
Merci pour le partage de cette belle expérience !
Bises
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Volvic
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Bonjour, merci pour vos partages, ça me parle vraiment! Lire ce sujet m'a fait du bien!

J'avais commencé à prendre des notes pour te répondre, mais en lisant le sujet je me suis rendu compte que c'est plutôt toi qui m'a aidé, lol...,
donc je n'ai pas "d'aide" à apporter mais voici quelques réflexions:

-Moi aussi je suis très souvent dans le délire du tout ou rien,
j'ai mes jours "sous Homme" : je fais rien, je glande, compulsions alimentaires, pensées très noires.
et mes jours "sur Homme": 10 heures de taf par jour, alimentation excellente, la patate, sport, très bon état d'esprit...
Tout l'enjeu est de trouver l'équilibre... arrêter ces montagnes russes...

-me rappeler que je vais mourir peut me donner la motivation pour passer à l'action

- envie d'être parfait, peur de se tromper, peur d'agir: bienvenue au club!
peut être source d’inaction donc: à travailler.. (quelles sont les raisons profondes?)

-voici une playlist de discours de motivation qui m'aide beaucoup. souvent quand j'ai la flemme j'écoute un son en fermant les yeux: montée d'énergie garantie: (attention certains sont bien bourins, d'autres très fort émotionnellement):
https://soundcloud.com/cassoulays/sets/ ... l-speeches
LeDahu
Coévoluant
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Tout d'abord, merci sofie et volvic pour vos réactions.

Plus d'un mois sans échanges, montagne russe obligent. L'accalmie ne s'est pas prolongée. Je continue à creuser au fond de mes fonctionnements inconscients. Mais ce mois-ci, j'ai enfin pu trouver une personne pour m'accompagner sur ce processus. Et cela avance, même si cette période est loin d'être confortable. Et les 5 jours passés chez JP la semaine dernière avec d'autres anciens stagiaires m'a aidé aussi à révéler certaines parties cachées et à exprimer ma colère, émotion que je retiens par peur d'être rejeté. Mais cela ne se fait pas sans résistances inconscientes de ma part, bien au contraire. Je fais de mon mieux pour accepter cet état de fait, mais il y a encore beaucoup de frustration,de lassitude et de découragement.

Pour répondre un peu à ta réponse , volvic, je dirai que j'ai découvert au fond de moi durant ce mois que je n'ai pas particulièrement envie de passer à l'action, ma situation actuelle me convenant d'une certaine façon. Et je me suis rendu compte que j'essayai d'accélérer alors que le frein à main est enclenché. J'ai donc enfin décidé d'arrêter de forcer et de prendre le temps pour m'écouter, car le corps et les émotions se mettent à crier de plus en plus fort, mais j'ai encore peur de les écouter. Cela se manifeste concrètement par énormément de tensions/douleurs physiques, énergétiques, et/ou émotionnelles et énormément de fatigue et de lassitude.Je sens que cela est aussi énormément lié à ma manière de respirer dont je prends de plus en plus conscience.

Et je sais que la clé pour moi, c’est de m’apporter de la douceur. Donc j’arrête de me brutaliser en me disant que je dois avancer à tout prix, faire des choses par obligation et non par envie, me disperser pour ne rien réaliser. Pour ce mois, je vais faire de mon mieux pour me focaliser majoritairement sur un seul projet et m’occuperai des suivants après.
Et pour le côté motivation, c’est une bonne idée. Mais encore faudrait-il que j’arrive à m’avouer ce dont j’ai réellement envie. Car arriver à être conscient de mes désirs et besoins, à me les exprimer et les exprimer aux autres est un travail en soi. J’arrive à le faire pour le côté loisir et alimentaire, mais dans les autres domaines de ma vie, cela est plus laborieux.

Pour ce qui est des causes profondes, mon rapport à l'action pour mes besoins propres est lié à mon éducation ( que j'ai même traité de domestication dernièrement), l'amour et la protection étouffante de ma mère et de mon frère, et la négation de moi pour l'autre. J'ai pris conscience dernièrement de croyance bien ancrée, du type:
  • Si je fais, je ne suis pas
  • Si j'agis, je fuis
  • M'exprimer, c'est m'emprisonner
  • agir, c'est me nier
Et cela me bloque donc dès qu'il y a échange/partage/paiement, car je ne veux pas recevoir de paiement/retour pour ce que je fais, mais pour ce que je suis.J'ai décidé de voir donc toute action pour l'autre comme un cadeau pour lui, et tout retour comme un cadeau de sa part. Peut-être que cette vision des choses me fera avoir moins peur des fruits de mes actions.

Le fait de devenir moi-même est aussi compliqué. J'ai l'impression d'un peu trahir ma famille en revendiquant désormais ma liberté et mon individualité. En effet, nous sommes très soudés et nous avons appris à compter quasi uniquement sur nous pour s'entraider et se sentir en sécurité. Mais je n'ai personnellement plus envie de me protéger de l'extérieur et de me replier. D'autant plus que je vis éloigné d'eux. Dans mon quotidien, c'est moi en réalité, qui en m'imposant de rester fidèle à ce qu'ils m'ont transmis que je m'interdis de vivre ma vie. Et ma vision plus large de l'existence et de la réalité n'est pas en phase avec leur vision des choses. Et ne parlons même pas de mon envie actuelle de privilégier ma liberté, mes valeurs, mon identité et mon équilibre intérieur au détriment tout relatif de la sécurité matérielle et d'une vision à long terme.

Je suis donc dans une période où énormément de colère veut s'exprimer, l' homme que je suis maintenant n'ayant jamais pu totalement exprimer ce qu’il est par loyauté familiale.
ET CA ME FAIT CHIER!!!!!!!

J'ai vraiment l'impression actuellement de me libérer de tout ce qui n'est pas moi. Mais vu que je n'étais moi qu'à 30% environ, cela est très déstabilisant et je me rends compte, que contrairement à ce que je pensais, je ne me connais pas si bien que ça. La meilleur des images, c'est comme si j'arrachai toutes les plantes d'un champ pour laisser la place aux graines déjà plantées qui sont le vrai-Moi pour enfin croître et se développer. Mais se retrouver face à un champ totalement nu me fait totalement paniquer.

Et l'accouchement de moi-même ne se fait pas sans douleur. J'aimerai bien me détacher de tout cela par un simple claquement de doigt. Mais c'est tellement ancré et je m'y suis tellement identifié que j'ai peur de m'en séparer.
Car reste toujours la même croyance: être moi, c'est me faire rejeté.
Même si je sais par l'expérience que ce n'est pas le cas, bien au contraire.

En bref, je réécris actuellement mon histoire personnelle, je mets à jour de nombreuses croyances profondes et me sépare de nombreuses certitudes.
Mutation en cours. Le Dahu transgénique est en préparation
Profiter de la vie en suivant ses envies.
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