joies de la norme sociale et de la contrainte!

Une prise de conscience, un vécu touchant, bousculant, questionnant, enrichissant... C'est par ici !
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Gwen
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Enregistré le : mer. 30 sept. 2009 17:25
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Bonjour tout le monde!
j'aurais besoin d'un petit coup de main. "ON" m'affirme depuis des mois que pour avancer sur mon chemin, je dois faire l'éloge de la contrainte et de la norme sociale. Vu comment je bloque là-dessus, ce doit être assez énorme effectivement. Je n'y arrive tout simplement pas.
ALors en gros il faut exposer tout ce que la norme et la contrainte sociale ont apporté de bon dans notre culture. Rien que de l'écrire, j'en ai des frissons :o. Je veux bien reconnaitre qu'à certains moments, un certain cadre a permis à la société de se structurer, mais je vois surtout son coté limitant et dirigiste. Alors si vous pouviez m'aider à extraire le coté positif, ce serait sympa. En plus parait-il que ça pourrait être utile à quelques autres, alors j'attends de vous lire et d'essayer d'avancer là-dessus.
merci d'avance, des bisous
Gwen
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eniloo
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Enregistré le : ven. 23 déc. 2011 22:29
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Bonjour Gwen,

C'est drôle parce qu'aujourd'hui justement j'ai eu toute une discussion philosophique sur une question de ce genre...^^ Avec une personne qu'en plus je ne connaissais pas, si c'est dire les coïncidences...

Pour ma part, je pense que l'individu a besoin de normes, dans la mesure où c'est un référentiel commun sur lequel s'appuyer. Sans ce référenciel de base il est impossible de fonctionner les uns avec les autres.
Le langage est régi par une norme, les interactions sociales sont régies par des normes. J'ai presque envie de parler de "cadre", de "structure".

Et s'il y a un manque à ce niveau là, l'individu souffre, cherche les limites, perpétuellement. Trop de liberté tue la liberté. Je travaille sur un groupe thérapeutique en psychomotricité avec des ados psychotiques, qui ont des problèmes de structures psychiques, et dont les normes ne sont pas intégrées. Et le groupe est tout un apprentissage essentiel pour eux. Comprendre les règles, comprendre pourquoi les interdits existent. Ne pas frapper, ne pas insulter... n'est pas si évident! La notion de respect qui n'est pas innée (=se prendre en compte soi, et prendre en compte l'autre, créer une interaction adaptée) demande un certain travail d'intégration qui passe par le rappel des règles.

Une fois que la norme, le cadre a été intégré, il est évident qu'on puisse s'y sentir à l'étroit, et ensuite on peut dépasser cela et être créateur de sa vie. Mais, j'ai envie de dire: il faut poser le cadre pour pouvoir le dépasser. Sinon, beaucoup de mal être...

Nous sommes des êtres sociables! Et la sociabilité n'existe pas sans normes. Et la norme implique une contrainte de départ. Qui une fois intégrée est naturelle pour soi.

Voilà, je résume, assez maladroitement peut-être, un bout de ma pensée.

(en psycho ces questions de limites son importantes puisque structurantes au départ. C'est un besoin. Tout est continuum et aller retour permanent: besoin de liberté/besoin de limites. Si l'un est absent... ça conduit à une forme de souffrance)


J'espère avoir pu contribuer à un bout de quelque chose!
aspera
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Enregistré le : jeu. 2 juin 2011 14:37

vu que j'ai le même problématique ..
il est vrai également que dernièrement c'était le sujet de conversation que j'avais avec quelques amies
comme quoi il est dans l'air..
merci Eniloo pour ta réponse qui m'a donné quelques réponses.


il y a l'excellent livre " femmes qui courent avec les loups " avec ses contes dont les souliers rouges
qui parle de la femme sauvage
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Aor
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Enregistré le : dim. 31 janv. 2010 12:25

Hello?

Pour moi, ce qui ressort du post,
1°) c'est la révolte contre le .ON! Est il individualisé sous ce pseudonyme? ou reflète t'il la communauté de bien-évoluants?
2°) et aussi l'insupportabilité de regarder et décrire les faits de société.

Que se cache t'il derrière cet automatisme, ce mécanisme de défense? Et quelles circonstances l'ont créé?

Cela me rappelle une émission de TV passée il y a un an sur des adolescents d'Auroville. Laissés au nom de la non-programmation dans une liberté d'organisation, sous le regard attentif des adultes, non ingérant, ils ont après plusieurs années d'expérimentation, finalement demandé l'instauration d'un cadre, pour leur permettre de continuer à évoluer entre eux et ensuite évoluer dans le monde extérieur à l'Ashram.

Certes, pour comprendre les règles sociétales, on peut faire des démo de philo ou de psycho, regarder les primates, les fourmis ou autres rates.
On peut regarder aussi ce qui s'est mis en place dans les diverses sociétés connues dans le passé,
femme des cavernes.jpg
femme des cavernes.jpg (35.83 Kio) Vu 3990 fois
ou actuelles, à la surface du globe.
Mais , pour moi, ce regard extérieur, cela ne nourrit que le mental et ne permet pas beaucoup d'avancer en conscience de soi.
Cependant, on peut observer
- les causes de l'instauration des règles
- leur but
- leur évolution, en fonction des modes de vie (chasseur, cultivateur, éleveur, et de la densité de population...)
- leur pertinence

Dans un deuxième temps, on regardera notre potentiel d'action vis à vis de ces règles...

Et si on ne peut rien...


Aor
ChocoBilly
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Enregistré le : mer. 8 août 2012 17:02

Et bien, qu’est-ce que je peux prouver en me découvrant les épaules dans une église ? Pourquoi j’affiche ce mépris des règles de l’institution si limitée ?

Pour ainsi dire, je peux choquer, j’aime être en présence de celui qui m’impose peu de limites. J’aime tellement la liberté que j’oublie que je suis aussi celui qui me regarde parfois interloqué.

Je suis moi, je suis faite comme ça, je suis tellement miscible que je ne devine les lignes qui tracent les contours d’un dessin.
Je suis faite comme ça, je suis baptisée mais ne le sais. Je suis surprise par la beauté des paysages que je connais.
Je connais déjà la splendeur des monts et merveilles auxquels je n’accède pas.

Mais ? Alors ? Où sont mes limites ? Où ce tracé du cadre imposé veut-il m’emmener ?

Pourquoi pas vers une limite à laquelle je n’osais me libérer.


(ça m'est venu comme ça, en mode grenouille de bénitier) :?
Merci de partager tant de liberté :)

ChocoBilly
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magnum
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Enregistré le : sam. 28 févr. 2009 22:09

( jme fait tout discret pour pas me faire remarquer... )
Désolé Gwen mais je ne me sens capable de t'aider qu'en te répétant le dicton qui dit: " on est un c.."! :oops: :lol:

Même si je pense que ce qui t'a été indiqué n'est pas fondamentalement faux.... c'est pas en te forçant que t'arriveras à accepter (selon moi)... ;)

Autrement je pourrais juste dire que cette structure de société n'existe en fait pas ... d'un certain point de vue... et à ce moment on n'en est plus "gêné"... et on "l'aime" comme n'importe quoi d'autre

Après je trouve les propos des autres coévoluants bienvenus

a+
... au pays des vents
with the " Finest Air "...

Même le grand et majestueux chêne, lui aussi, a tout d'abord été un gland ;)
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DanseLaVie
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Woaw, difficile le sujet. Je ne peux simplement pas faire l'éloge de la contrainte et de la norme.
Je me lance à répondre quand meme.

Ce que mon intérieur me dit c'est :
Ya pas besoin de cadre lorsqu'on est en accord avec la Vie.
La norme et la contrainte sont apparues avec les maletres.

Serait-ce donc que nous sommes tous mal dans notre peau. Je le pense. Je pense que nous devons d'abord guérir par rapport à la reconnaissance, l'amour, l'intérieur-extérieur, la confiance, le libre-arbitre, et d'autres surement.

Donc ne plus etre en révolte de qqch dans notre incarnation, s'accepter tel que l'on est.
Ainsi nous pourrons accepter l'extérieur.

Peutetre Gwen, qu'en guérissant autre chose chez toi, tu guériras cette révolte face à la norme; car j'entends plutot un problème de révolte dans ton message (?)
_______________________

Joie vibrante de l'instant
Virginiedaniel
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Enregistré le : mer. 16 janv. 2013 22:12

Bonsoir,
Ton message m'interpelle car la contrainte et la norme sont synonyme d'école ... J'ai une certaine colère envers ce système mais je dis à mes fils qu'ils n'oublient pas qui ils sont qui ils suivent les normes( j'ai un des mes fils qui est précoce, qui a aussi une treeeees grande sensibilité spirituelle ) et à lui aussi je lui dis de temps en temps , c pas grave fait comme les autres car au fond de toi tu sais qu c pas ça... car avant je lui disais rien et il s'est fait harcelé , tape, et bien d'autre choses...
Le côté positif pour en revenir à ta question c'est que a un moment donne on est contraint de suivre la norme mais que au fond de soi on sait qui on est vraiment... La norme est le contraire du soi
Si seulement les normes auraient une grande ouverture d'esprit ça changerait tout
Lorsqu'on ne suit plus la norme on se laisse aller
Côté positif.... Hum j'en cherche.... La norme, donc blocage de nous même nous fait encore plus ressortir nos sentiments, notre façon d'être, nos expériences
Vouli voilou
Dur dur et je sais pas si ça été très clair
Bonne soirée
Virginie
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Gwen
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Bonsoir,
merci de toutes ces contributions, je vais prendre le temps de bien les lire et relire....
Belle nuit
Gwen
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libelluleargentee
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Enregistré le : dim. 13 nov. 2011 06:10

Bonsoir,

Si j'"impose" un rythme respiratoire à mon souffle, par exemple, une respiration d'abord abdominale, puis diaphragmatique, puis claviculaire, en inspir-expir profondes, à une certaine vitesse, j'obtiens un certain résultat au bout d'un certain temps. Si je respire "sans y penser", "librement", le résultat est tout autre (ni bien ni mal, juste autre). En situation de stress, contrôler sa respiration peut être un outil précieux.

Un métal (ou de la terre) travaillé en sculpture sera "contraint", sera forcé par la main et l'idée du sculpteur de sa future création, et il peut arriver que ce cette oeuvre soit oeuvre de beauté, d'émerveillement, un régal pour nos yeux, une émotion indicible, plus que ne le sera une barre d'acier/cuivre rigide non façonnée. Il se peut aussi, bien sûr, que la sculpture en question soit répulsive pour nous...

Pouvons-nous trouver un lien entre ces niveaux de "travail" et la contrainte sociale dont tu parles, Gwen? Pour moi, la contrainte implique un travail, un effort physique, mental, psychologique, comportemental, pour donner une "forme " à "quelque chose", ce quelque chose pouvant être la société, mais pas exclusivement la socitété.

La norme peut être considérée péjorativement; dans le normatif, l'individu n'existe pas, il y a la courbe de Gauss, et nous sommes +/- dans les 95% sous cette courbe. L'unicité de chacun/e est effacée, et il est vrai que dans les sociétés occidentales, ce facteur à lui seul est rédhibitoire, par rapport aux sociétés très "communautaristes" (?), ex: extrême orientales. Vue autrement, une norme me permet de dire à un patient: ok vous êtes diabétique, votre glycémie est de tant à plusieurs reprises, la valeur normative est de tant, et à partir de ce constat, pouvons-nous vous aider à vous aider vous-même? Une norme me permet de dire au voisin: ta musique est trop forte, stp baisse le volume. Une norme nous permet de nous situer hors de ladite norme aussi, en conscience ou pas, puisque nous nous définissons aussi grâce aux autres.

Le jeu de la société impose telles règles, jusqu'à quel point puis-je jongler avec sans me mettre et mettre les autres en danger? Jusqu'à quel point puis-je jongler avec la perspective d''améliorer les choses?
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