par Jean-Pierre Martinez » sam. 23 janv. 2010 09:05
Popularisée par la série de romans de science-fiction Le cycle du Non-A de A.E Van Vogt, la Sémantique Générale ou « logique non-aristotélicienne » permet de revenir sur les postulats qui régissent la pensée humaine depuis qu’Aristote les a énoncés au IVème siècle avant Jésus-Christ. Selon Aristote :
- ce qui est est (ce qui est vrai, est vrai, ce qui est faux est faux). C’est le principe d’identité.
- rien ne peut à la fois être et ne pas être (ce qui est vrai ne peut pas être faux et inversement). C’est le principe de contradiction.
- tout doit être ou ne pas être (une proposition doit être vraie ou fausse). C’est le principe du tiers exclu.
Pour Alfred Korzybski, créateur de la Sémantique Générale, inspirée par les travaux d’Einstein et la physique quantique, trois considérations permettent de réviser ce système de pensée :
1 – « la carte n’est pas le territoire » : une carte « n’est » pas le territoire qu’elle représente, elle ne fait que le représenter. Le mot qui désigne une chose n’est pas cette chose. Je ne peux pas manger le mot « pomme »
2 – « une carte ne représente pas tout le territoire » : un mot ne résume pas tout ce qu’est une chose. Le mot « pomme » ne m’indique pas la forme de la pomme, sa couleur, si elle a un pédoncule, etc.
3 – « une carte est auto–réflexive » : elle donne aussi des renseignements sur elle-même. Le langage qu’on utilise parle aussi de lui-même. Il nous donne, par exemple, des indications sur celui qui l’utilise.
Dans le système aristotélicien, la pensée est dualiste, tout est vrai ou faux, bon ou mauvais, rien de ce qui est faux ne peut être vrai, ce qui est bon ne peut être mauvais, etc. C’est cette logique qui, depuis l’Antiquité, a structuré la pensée, le langage, les comportements humains donc l’évolution de la civilisation, la vision que l’Homme a de lui-même et du monde. Les découvertes scientifiques du XXème siècle ont montré que la vision aristotélicienne ne correspond pas à la réalité telle qu’elle se manifeste au travers de la relativité et de la mécanique quantique : on a démontré expérimentalement, donc scientifiquement, que l’espace ne peut être dissocié du temps, qu’un élément peut être dans deux états différents en même temps, dans deux endroits à la fois en même temps, et que la présence d’un observateur peut modifier la réalité observée. Une nouvelle façon de penser est donc nécessaire pour adapter l’homme à son environnement. C’est ce que propose la Sémantique Générale. Pourquoi vouloir changer notre façon de penser ?
- Parce que penser en termes de « bon » ou « mauvais », de « bien » ou « mal », de « vrai » ou « faux » ne peut qu’amener des divergences d’opinions basées sur des préjugés donc des conflits. Ce sont toujours les autres qui ont tort.
- Parce que confondre les mots et les faits (ou les choses) qu’ils décrivent ne peut qu’amener la confusion entre ce qu’est une chose indépendamment de nous et ce que nous pensons qu’elle est, entre ce qui se passe et ce que nous pensons qu’il se passe.
- Parce que créer des concepts abstraits comme le Bien, le Mal, le Parti, la Nation, l’Etat, etc, et leur donner une existence en dehors de l’Homme et au-dessus de lui amène à prendre des décisions qui, au lieu de tenir compte de la réalité, ne font référence qu’à des théories, des idéologies, des doctrines, des croyances sans tenir compte des gens et des évènements.
- Parce que croire que le monde est figé par les étiquettes qu’on donne aux choses nous rassure peut-être mais ne reflète pas la réalité, qui est en perpétuel mouvement et en perpétuelle évolution.
- Parce que croire que tous les choix se limitent à deux solutions : une bonne et une mauvaise ne correspond pas, de toute évidence, à ce que nous pouvons faire dans tous les domaines de notre existence et que cette limitation bride notre créativité et notre liberté d'action.
- Parce que discuter de ce qui est bien ou mal, vrai ou faux en ne proposant que des choix binaires n’oppose la plupart du temps que des convictions au lieu d’opposer des faits, en partant du principe que c’est l’autre qui a tort.
Ce ne sont là que quelques aspects de cette nécessité de changement, car la pensée aristotélicienne conditionne aussi notre vision de l’Homme, de la Famille et de la Société. Pour sortir de ce carcan mental, la Sémantique Générale propose une vision différente de l’Homme et du monde.
- L’Homme est un tout et il est inséparable de son environnement : le corps ne peut être séparé de l’esprit et ensemble ils interagissent avec le milieu.
- L’Homme est en constante évolution, chaque génération transmettant ses acquis à la suivante.
- Il utilise des symboles pour communiquer : mots, langage écrit, etc.
- Il a la possibilité de dépasser le temps pour tisser des liens avec le passé, relier sa pensée à celle d’autres hommes qui ont vécu bien avant lui.
- Il a conscience de sa propre mort, donc de la finitude et du temps qui passe.
- Il peut faire des choix en anticipant les conséquences de ses actes. Il est responsable.
- Il a la possibilité de court-circuiter ses réactions émotionnelles par le raisonnement avant de réagir.
Pour son créateur, la Sémantique Générale est ainsi qualifiée parce qu’elle trouve des applications dans tous les domaines de l’activité humaine. Elle permet de faire émerger des solutions nouvelles à tous les problèmes parce qu’elle propose une vision globale et harmonieuse de l’Homme et du Monde, correspondant à son niveau d’évolution scientifique. C’est en cela qu’elle offre une alternative historique à la logique aristotélicienne et à ses implications.
source :
http://semantique-generale.over-blog.com/
[quote]Popularisée par la série de romans de science-fiction Le cycle du Non-A de A.E Van Vogt, la Sémantique Générale ou « logique non-aristotélicienne » permet de revenir sur les postulats qui régissent la pensée humaine depuis qu’Aristote les a énoncés au IVème siècle avant Jésus-Christ. Selon Aristote :
- ce qui est est (ce qui est vrai, est vrai, ce qui est faux est faux). C’est le principe d’identité.
- rien ne peut à la fois être et ne pas être (ce qui est vrai ne peut pas être faux et inversement). C’est le principe de contradiction.
- tout doit être ou ne pas être (une proposition doit être vraie ou fausse). C’est le principe du tiers exclu.
Pour Alfred Korzybski, créateur de la Sémantique Générale, inspirée par les travaux d’Einstein et la physique quantique, trois considérations permettent de réviser ce système de pensée :
1 – « la carte n’est pas le territoire » : une carte « n’est » pas le territoire qu’elle représente, elle ne fait que le représenter. Le mot qui désigne une chose n’est pas cette chose. Je ne peux pas manger le mot « pomme »
2 – « une carte ne représente pas tout le territoire » : un mot ne résume pas tout ce qu’est une chose. Le mot « pomme » ne m’indique pas la forme de la pomme, sa couleur, si elle a un pédoncule, etc.
3 – « une carte est auto–réflexive » : elle donne aussi des renseignements sur elle-même. Le langage qu’on utilise parle aussi de lui-même. Il nous donne, par exemple, des indications sur celui qui l’utilise.
Dans le système aristotélicien, la pensée est dualiste, tout est vrai ou faux, bon ou mauvais, rien de ce qui est faux ne peut être vrai, ce qui est bon ne peut être mauvais, etc. C’est cette logique qui, depuis l’Antiquité, a structuré la pensée, le langage, les comportements humains donc l’évolution de la civilisation, la vision que l’Homme a de lui-même et du monde. Les découvertes scientifiques du XXème siècle ont montré que la vision aristotélicienne ne correspond pas à la réalité telle qu’elle se manifeste au travers de la relativité et de la mécanique quantique : on a démontré expérimentalement, donc scientifiquement, que l’espace ne peut être dissocié du temps, qu’un élément peut être dans deux états différents en même temps, dans deux endroits à la fois en même temps, et que la présence d’un observateur peut modifier la réalité observée. Une nouvelle façon de penser est donc nécessaire pour adapter l’homme à son environnement. C’est ce que propose la Sémantique Générale. Pourquoi vouloir changer notre façon de penser ?
- Parce que penser en termes de « bon » ou « mauvais », de « bien » ou « mal », de « vrai » ou « faux » ne peut qu’amener des divergences d’opinions basées sur des préjugés donc des conflits. Ce sont toujours les autres qui ont tort.
- Parce que confondre les mots et les faits (ou les choses) qu’ils décrivent ne peut qu’amener la confusion entre ce qu’est une chose indépendamment de nous et ce que nous pensons qu’elle est, entre ce qui se passe et ce que nous pensons qu’il se passe.
- Parce que créer des concepts abstraits comme le Bien, le Mal, le Parti, la Nation, l’Etat, etc, et leur donner une existence en dehors de l’Homme et au-dessus de lui amène à prendre des décisions qui, au lieu de tenir compte de la réalité, ne font référence qu’à des théories, des idéologies, des doctrines, des croyances sans tenir compte des gens et des évènements.
- Parce que croire que le monde est figé par les étiquettes qu’on donne aux choses nous rassure peut-être mais ne reflète pas la réalité, qui est en perpétuel mouvement et en perpétuelle évolution.
- Parce que croire que tous les choix se limitent à deux solutions : une bonne et une mauvaise ne correspond pas, de toute évidence, à ce que nous pouvons faire dans tous les domaines de notre existence et que cette limitation bride notre créativité et notre liberté d'action.
- Parce que discuter de ce qui est bien ou mal, vrai ou faux en ne proposant que des choix binaires n’oppose la plupart du temps que des convictions au lieu d’opposer des faits, en partant du principe que c’est l’autre qui a tort.
Ce ne sont là que quelques aspects de cette nécessité de changement, car la pensée aristotélicienne conditionne aussi notre vision de l’Homme, de la Famille et de la Société. Pour sortir de ce carcan mental, la Sémantique Générale propose une vision différente de l’Homme et du monde.
- L’Homme est un tout et il est inséparable de son environnement : le corps ne peut être séparé de l’esprit et ensemble ils interagissent avec le milieu.
- L’Homme est en constante évolution, chaque génération transmettant ses acquis à la suivante.
- Il utilise des symboles pour communiquer : mots, langage écrit, etc.
- Il a la possibilité de dépasser le temps pour tisser des liens avec le passé, relier sa pensée à celle d’autres hommes qui ont vécu bien avant lui.
- Il a conscience de sa propre mort, donc de la finitude et du temps qui passe.
- Il peut faire des choix en anticipant les conséquences de ses actes. Il est responsable.
- Il a la possibilité de court-circuiter ses réactions émotionnelles par le raisonnement avant de réagir.
Pour son créateur, la Sémantique Générale est ainsi qualifiée parce qu’elle trouve des applications dans tous les domaines de l’activité humaine. Elle permet de faire émerger des solutions nouvelles à tous les problèmes parce qu’elle propose une vision globale et harmonieuse de l’Homme et du Monde, correspondant à son niveau d’évolution scientifique. C’est en cela qu’elle offre une alternative historique à la logique aristotélicienne et à ses implications.[/quote]
source : http://semantique-generale.over-blog.com/