par Jean-Pierre Martinez » dim. 16 nov. 2008 07:14
L'expérience la plus célèbre de Kervran est sans doute celle de la germination d'avoine. En fait, l'avoine représente un système biologique moins compliqué que celui d'une poule. Le bilan total des minéraux avant et après germination et plus aisé.
Recherche des variations du calcium et du potassium dans la culture d'avoine
L'avoine a été retenue parce que c'est la céréale la plus calcifuge que j’ai eu l'occasion d'étudier. Elle pousse bien enterres acides (granitiques par exemple). On peut dès lors la cultiver en laboratoire avec de l’eau extra-pure, qui est presque toujours acide (donc donneur de protons, selon la définition"moderne" de l'état acide et n'oublions pas ce que représente le pH d'un ph-mètre). Il faut donc éviter de la neutraliser, ou de la "tamponner". J'ai utilisé de l'eau extra-pure résultant de la combustion d'hydrogène et d'oxygène, ces deux gaz provenant d’une électrolyse. ils étaient donc rigoureusement purs, ce qui n'est pas toujours le cas quand, par exemple, l'hydrogène provient d'une réaction de l’acide sulfurique sur du zinc. Le zinc est trop souvent impur, sauf s'il a été produit par électrolyse. L'acide sulfurique du commerce résulte, souvent, du grillage de pyrites très complexes comme mélange, ce qui conduit à l'écarter aussi, à moins que ce ne soit un acide "pur"provenant de soufre raffiné. II ne m'a pas toujours été possible d'avoir suffisamment d'une telle eau. J'ai alors utilisé de l'eau bidistillée, car dans l’eau distillée une seule fois il passe, au début de la distillation, une "tête" où sont des pro-duits volatils très divers et qui se condensent aussi les premiers, produits organiques souvent toxiques : mon collègue au Conseil d'Hygiène de Paris, P. Lépine, de l'Institut Pasteur, nous disait n'avoir pas pu conduire à bien certaines expériences en microbiologie, ou en biologie humaine, en utilisant de l'eau de Paris après une seule distillation : il faut rejeter les"têtes d'alambic" et re distiller la partie condensée qui reste.
Les eaux "adoucies", épurées sur des résines échangeuses d'ions, dites aussi "permutées", contiennent encore trop de minéraux pour les recherches que nous effectuons. "Permutées" au mieux elles doivent en plus être distillées par un seul passage. Les analyses de chaque livraison d'eau sont faites par spectrophotométrie d’absorption atomique, sur des prélèvements qui ont varié de un à trois litres par bonbonne, et réduits à 50 ml par évaporation pour s'assurer qu'elle ne contient pas une quantité dosable de Ca++ et de K+ (lorsque les recherches portent sur ces cations) pouvant faire varier les résultats obtenus de plus de l %o. De telles recherches ont été faites aussi sur les matériaux susceptibles d'entrer en contact avec les plantes en culture (pyrex, plexiglas, altuglas, polyéthylène...). Il faut en outre penser aux opérations d'analyses, aux différents stades, afin de veiller à ne pas introduire dans le circuit d'éléments parasites. Il m'a paru bon de citer quelques exemples de telles expériences, d'après des travaux que j'ai diffusés, en général par photocopies, en les amputant cependant de tout ce qui pourrait être des répétitions.
l. RECHERCHES SUR K ET SUR Ca, DANS L'AVOINE
J'ai abandonné les recherches sur des plantes calcicoles, comme le ray-grass, faute de temps, de personnel, etc. afin de me limiter aux études sur l'avoine, plante calcifuge type. Je disposais de plus, dans cette voie, de travaux de Zündel et de quelques autres. Je pouvais ainsi faire état d'un très grand nombre de résultats représentant une convergence statistiquement irréfutable par toute personne de bonne foi. Il n'a guère été poursuivi non plus d'études sur des bilans de Mg, ni sur Si qui, dans certains cas (animaux par exemple) ont aussi la possibilité de se transformer en calcium. Déjà en 1799 Vauquelin avait constaté que si la silice diminue et que la "chaux" augmente lors d'un bilan sur la poule, à partir de l'avoine ingérée, la diminution de Si ne compense pas, quantitativement l'augmentation de Ca. Des recherches — trop peu nombreuses peut-être? — ont montré que dans la germination d'avoine Mg et Si n'avaient pas un rôle significatif pour la production de Ca. Par contre, les expériences étaient très nombreuses confirmant qu'il y avait une diminution de K compensant l'augmentation de Ca. Zündel également n'a fait que peu de recherches sur Mg et Si dans ses cultures d'avoine car ses premiers travaux lui avaient montré que la variation de ces deux éléments était trop faible, et insignifiante par rapport à l'augmentation de Ca. lia écarté aussi les recherches sur K, pour deux raisons : • il ne faisait pas lui-même l'analyse de K et ne tenait pas à se porter garant de ce qui avait été fait par d'autres ; • il lui a semblé que les quelques analyses qu'il a fait faire, par spectrométrie de flamme, par activation neutronique, par fluorescence X, notamment, divergeaient de trop selon les méthodes, les opérateurs, les laboratoires, même entre opérateurs d'un même laboratoire utilisant la même méthode ; la re production n'était pas assurée quant aux valeurs numériques de K qui lui furent données, et il n'avait aucun moyen de départager lui-même la fiabilité des analyses, car il faisait essentiellement confiance à l'analyse chimique gravimétrique, pesant des milligrammes de cations : il pouvait ainsi peser au 1/10 de mg la "création" de Ca ; mais à partir de quoi? il ne se pro nonce pas. Je ne donnerai pas ici des résultats obtenus par des méthodes chimiques, qu'elles soient gravimétriques ou colorimétriques. Des analyses rapides de vérification grossière ont été faites par diverses méthodes de complexométrie (par l'E.D.T.A. par exemple). Elles sont plus délicates à réaliser qu'on ne le pense souvent, car le complexant doit être choisi en fonction du rapport entre Mg et Ca. J'ai indiqué dans mon livre de 1975, à propos de recherches sur le homard, pourquoi il fallait rejeter certaines méthodes parce que le rapport Mg/Ca variait beaucoup en fonction du métabolisme de l'animal : après sa mue la méthode était totalement inadaptée en fin d'expérience, ce qui fait qu'il était impossible d'avoir des résultats comparables. J'aurai l'occasion, dans un autre chapitre, d'exposer pour quoi je suis conduit à des réserves sur certaines analyses par activation neutronique (pas sur toutes). Certaines méthodes électroniques aussi sont à rejeter pour une analyse reproductible sûre et finalement j'ai essentiellement retenu les valeurs numériques obtenues par spectrophotométrie d'absorption atomique et encore en n'oubliant pas qu'il y a certaines précautions à prendre pour préparer les échantillons testés, opérations assez souvent confiées à des laborantines qui n'ont nullement été préparées à l'étude de tels phénomènes. Je sais — et j'ai cité des résultats — que des valeurs convergentes, pour Ca, ont par fois été obtenues par spectrométrie de flamme. Mais je ne puis leur faire confiance à priori ; il faut les recouper, car dans certains appareils on utilise une flamme de température insuffisante pour ioniser assez d'atomes de Ca et obtenir des résultats valables et reproductibles. Il est préférable aussi d'avoir le même opérateur afin de mieux contrôler le réglage de la flamme (débit et pression du gaz sont à vérifier).
[quote]L'expérience la plus célèbre de Kervran est sans doute celle de la germination d'avoine. En fait, l'avoine représente un système biologique moins compliqué que celui d'une poule. Le bilan total des minéraux avant et après germination et plus aisé.
Recherche des variations du calcium et du potassium dans la culture d'avoine
L'avoine a été retenue parce que c'est la céréale la plus calcifuge que j’ai eu l'occasion d'étudier. Elle pousse bien enterres acides (granitiques par exemple). On peut dès lors la cultiver en laboratoire avec de l’eau extra-pure, qui est presque toujours acide (donc donneur de protons, selon la définition"moderne" de l'état acide et n'oublions pas ce que représente le pH d'un ph-mètre). Il faut donc éviter de la neutraliser, ou de la "tamponner". J'ai utilisé de l'eau extra-pure résultant de la combustion d'hydrogène et d'oxygène, ces deux gaz provenant d’une électrolyse. ils étaient donc rigoureusement purs, ce qui n'est pas toujours le cas quand, par exemple, l'hydrogène provient d'une réaction de l’acide sulfurique sur du zinc. Le zinc est trop souvent impur, sauf s'il a été produit par électrolyse. L'acide sulfurique du commerce résulte, souvent, du grillage de pyrites très complexes comme mélange, ce qui conduit à l'écarter aussi, à moins que ce ne soit un acide "pur"provenant de soufre raffiné. II ne m'a pas toujours été possible d'avoir suffisamment d'une telle eau. J'ai alors utilisé de l'eau bidistillée, car dans l’eau distillée une seule fois il passe, au début de la distillation, une "tête" où sont des pro-duits volatils très divers et qui se condensent aussi les premiers, produits organiques souvent toxiques : mon collègue au Conseil d'Hygiène de Paris, P. Lépine, de l'Institut Pasteur, nous disait n'avoir pas pu conduire à bien certaines expériences en microbiologie, ou en biologie humaine, en utilisant de l'eau de Paris après une seule distillation : il faut rejeter les"têtes d'alambic" et re distiller la partie condensée qui reste.
Les eaux "adoucies", épurées sur des résines échangeuses d'ions, dites aussi "permutées", contiennent encore trop de minéraux pour les recherches que nous effectuons. "Permutées" au mieux elles doivent en plus être distillées par un seul passage. Les analyses de chaque livraison d'eau sont faites par spectrophotométrie d’absorption atomique, sur des prélèvements qui ont varié de un à trois litres par bonbonne, et réduits à 50 ml par évaporation pour s'assurer qu'elle ne contient pas une quantité dosable de Ca++ et de K+ (lorsque les recherches portent sur ces cations) pouvant faire varier les résultats obtenus de plus de l %o. De telles recherches ont été faites aussi sur les matériaux susceptibles d'entrer en contact avec les plantes en culture (pyrex, plexiglas, altuglas, polyéthylène...). Il faut en outre penser aux opérations d'analyses, aux différents stades, afin de veiller à ne pas introduire dans le circuit d'éléments parasites. Il m'a paru bon de citer quelques exemples de telles expériences, d'après des travaux que j'ai diffusés, en général par photocopies, en les amputant cependant de tout ce qui pourrait être des répétitions.
l. RECHERCHES SUR K ET SUR Ca, DANS L'AVOINE
J'ai abandonné les recherches sur des plantes calcicoles, comme le ray-grass, faute de temps, de personnel, etc. afin de me limiter aux études sur l'avoine, plante calcifuge type. Je disposais de plus, dans cette voie, de travaux de Zündel et de quelques autres. Je pouvais ainsi faire état d'un très grand nombre de résultats représentant une convergence statistiquement irréfutable par toute personne de bonne foi. Il n'a guère été poursuivi non plus d'études sur des bilans de Mg, ni sur Si qui, dans certains cas (animaux par exemple) ont aussi la possibilité de se transformer en calcium. Déjà en 1799 Vauquelin avait constaté que si la silice diminue et que la "chaux" augmente lors d'un bilan sur la poule, à partir de l'avoine ingérée, la diminution de Si ne compense pas, quantitativement l'augmentation de Ca. Des recherches — trop peu nombreuses peut-être? — ont montré que dans la germination d'avoine Mg et Si n'avaient pas un rôle significatif pour la production de Ca. Par contre, les expériences étaient très nombreuses confirmant qu'il y avait une diminution de K compensant l'augmentation de Ca. Zündel également n'a fait que peu de recherches sur Mg et Si dans ses cultures d'avoine car ses premiers travaux lui avaient montré que la variation de ces deux éléments était trop faible, et insignifiante par rapport à l'augmentation de Ca. lia écarté aussi les recherches sur K, pour deux raisons : • il ne faisait pas lui-même l'analyse de K et ne tenait pas à se porter garant de ce qui avait été fait par d'autres ; • il lui a semblé que les quelques analyses qu'il a fait faire, par spectrométrie de flamme, par activation neutronique, par fluorescence X, notamment, divergeaient de trop selon les méthodes, les opérateurs, les laboratoires, même entre opérateurs d'un même laboratoire utilisant la même méthode ; la re production n'était pas assurée quant aux valeurs numériques de K qui lui furent données, et il n'avait aucun moyen de départager lui-même la fiabilité des analyses, car il faisait essentiellement confiance à l'analyse chimique gravimétrique, pesant des milligrammes de cations : il pouvait ainsi peser au 1/10 de mg la "création" de Ca ; mais à partir de quoi? il ne se pro nonce pas. Je ne donnerai pas ici des résultats obtenus par des méthodes chimiques, qu'elles soient gravimétriques ou colorimétriques. Des analyses rapides de vérification grossière ont été faites par diverses méthodes de complexométrie (par l'E.D.T.A. par exemple). Elles sont plus délicates à réaliser qu'on ne le pense souvent, car le complexant doit être choisi en fonction du rapport entre Mg et Ca. J'ai indiqué dans mon livre de 1975, à propos de recherches sur le homard, pourquoi il fallait rejeter certaines méthodes parce que le rapport Mg/Ca variait beaucoup en fonction du métabolisme de l'animal : après sa mue la méthode était totalement inadaptée en fin d'expérience, ce qui fait qu'il était impossible d'avoir des résultats comparables. J'aurai l'occasion, dans un autre chapitre, d'exposer pour quoi je suis conduit à des réserves sur certaines analyses par activation neutronique (pas sur toutes). Certaines méthodes électroniques aussi sont à rejeter pour une analyse reproductible sûre et finalement j'ai essentiellement retenu les valeurs numériques obtenues par spectrophotométrie d'absorption atomique et encore en n'oubliant pas qu'il y a certaines précautions à prendre pour préparer les échantillons testés, opérations assez souvent confiées à des laborantines qui n'ont nullement été préparées à l'étude de tels phénomènes. Je sais — et j'ai cité des résultats — que des valeurs convergentes, pour Ca, ont par fois été obtenues par spectrométrie de flamme. Mais je ne puis leur faire confiance à priori ; il faut les recouper, car dans certains appareils on utilise une flamme de température insuffisante pour ioniser assez d'atomes de Ca et obtenir des résultats valables et reproductibles. Il est préférable aussi d'avoir le même opérateur afin de mieux contrôler le réglage de la flamme (débit et pression du gaz sont à vérifier).[/quote]