j'ai choisi pour vous une poésie de Khalil Gibran, libanais (1883-1931) : le chant 18 du livre des processions
Donne-moi le nay* et chante!
Oublie ce que j'ai dit et ce que tu as dit.
La parole est poussière.
Dis-moi ce que tu as fait.
As-tu pris comme moi, la forêt pour maison
plutôt que les palais?
As-tu suivi les ruisseaux,
escaladé les rochers?
T'es-tu baigné de parfums,
et séché de lumière?
As-tu bu l'aube comme un vin
dans les coupes d'éther?
T'es-tu assis comme moi au crépuscule,
dans les paupières de vignes
aux grappes répandues
comme pléîades d'or,
sources pour l'assoiffé,
pour l'affamé nourriture,
miel et parfum,
et vin pour qui désire,
T'es-tu offert la nuit
l'herbe pour couche,
enveloppé d'espace,
Renonçant à ce qui advient,
Oublieux du passé,
Dans l'Océan du silence de la nuit,
avec ses vagues dans tes oreilles,
Et, eu sein de la nuit,
un coeur battant dans ta couche.
.Oublie ce que j'ai dit et ce que tu as dit.
La parole est poussière.
Dis-moi ce que tu as fait.
As-tu pris comme moi, la forêt pour maison
plutôt que les palais?
As-tu suivi les ruisseaux,
escaladé les rochers?
T'es-tu baigné de parfums,
et séché de lumière?
As-tu bu l'aube comme un vin
dans les coupes d'éther?
T'es-tu assis comme moi au crépuscule,
dans les paupières de vignes
aux grappes répandues
comme pléîades d'or,
sources pour l'assoiffé,
pour l'affamé nourriture,
miel et parfum,
et vin pour qui désire,
T'es-tu offert la nuit
l'herbe pour couche,
enveloppé d'espace,
Renonçant à ce qui advient,
Oublieux du passé,
Dans l'Océan du silence de la nuit,
avec ses vagues dans tes oreilles,
Et, eu sein de la nuit,
un coeur battant dans ta couche.
*flûte rustique arabe